Titre de la thèse : « Could organisations become sustainable consumers ?Towards understanding corporate management of overconsumption with the application of the sensemaking view. »
Ce travail doctoral a été conduit au sein de l’école doctorale 372 de l’Université Aix Marseille et du laboratoire CERGAM. Il s’inscrit dans la continuité des travaux du Pr. Emmanuelle Reynaud autour des enjeux du développement durable avec une focale plus particulière sur la question de la surconsommation des ressources naturelles par les entreprises et plus singulièrement dans les PME.
L’ambition de la recherche doctorale de Kunjika Prasai consiste à lier les enjeux de surconsommation des entreprises à l’échelle des entreprises avec les notions de sensemaking. L’auteur souhaite comprendre comment les succès ou les échecs de sensemaking conduisent à traiter l’enjeu de surconsommation avec une attention plus particulière pour la catégorie des PME. Une des originalités de la thèse de Kunjika Prasai consiste à mobiliser la notion de surconsommation qui est plutôt utilisée à l’échelle des individus avec les pratiques et choix stratégiques des dirigeants. Plutôt que de parler de développement durable ou de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), l’auteur s’attaque plus frontalement à la question de la surconsommation des entreprises et plus spécifiquement à la surconsommation des ressources naturelles. Pour aborder cet enjeu, l’auteur s’appuie sur la théorie du sensemaking pour cerner les représentations et les pratiques des acteurs (les dirigeants) afin de réduire ou compenser la consommation de ressources naturelles. Cette mobilisation de la théorie du sensemaking se traduit et se matérialise par la construction d’un modèle analytique qui permet à l’auteur de mener ultérieurement des investigations empiriques.
Ce travail doctoral nous semble revêtir une double originalité. Il apparait original et particulièrement important de se pencher sur la question de la surconsommation des ressources naturelles dans le contexte actuel c’est-à-dire celui des limites planétaires et de l’Anthropocène sur lequel l’auteur revient à plusieurs reprises. Il est également original de traiter ces problématiques sous l’angle du sensemaking. Il existe finalement peu de travaux dans cette perspective et cette approche a le grand mérite de ramener les enjeux du développement durable dans les champs de la stratégie et de la théorie des organisations. Le projet scientifique contenu dans cette recherche doctorale reflète bien les travaux précédents de l’équipe qui entoure le Pr. Emmanuelle Reynaud et il les complète dans une perspective qui nous semble tout à fait prometteuse.
Membres du jury
Pr. Jocye Liddle – Northumbria University
Pr. Bertrand Valiorgue – emlyon business school