Le capital humain est aujourd’hui un élément déterminant dans la création de valeur de l’entreprise et il devient indispensable de tenir compte de cette nouvelle donne économique et sociale

La financiarisation de nos économies et de la gouvernance des entreprises a tendance à occulter cette réalité managériale et organisationnelle en considérant le « capital humain » comme une simple variable d’ajustement du calcul financier.

THÈMES DE RECHERCHE

La notion de capital humain s’impose comme une nouvelle dimension à prendre en compte dans le gouvernement d’entreprise.

Il est conventionnellement défini comme l’ensemble des compétences et savoir-faire détenus par les individus et mobilisés par l’entreprise.

L’entreprise industrielle traditionnelle était pensée comme un lieu accumulant de la technologie mais plutôt indifférente aux compétences spécifiques des humains qui y travaillaient.

Or aujourd’hui, le « capital humain » est devenu essentiel parce qu’une partie considérable des activités de services dépend presque uniquement des compétences des individus.

Plusieurs thèmes émergent de cette nouvelle donne managériale.

1_Que traduit la propriété financière de l’entreprise lorsqu’une part importante de la valeur créée par celle-ci dépend du capital humain ?

« L’infidélité » des actionnaires qui considèrent l’entreprise comme un lieu d’investissement peut devenir incompatible avec la « fidélité » nécessaire des ressources humaines indispensables à la création de valeur.

Pour comprendre ces interactions, nos travaux de recherche font le lien entre l’évolution de l’actionnariat et l’identification des salariés à leur entreprise : les salariés sont-ils toujours fidèles quand les actionnaires ne le sont pas ?

2_En sens inverse, lorsque les salariés veulent développer leur capital humain…

L’entreprise est un lieu qui peut valoriser le capital humain mais aussi dévaloriser ce capital (perte de compétences, de réputation, de réseau, etc.).

Pour éviter cette dévalorisation, les apporteurs de capitaux humains demandent des « comptes » à leurs dirigeants et agissent sur le gouvernement d’entreprise en leur faveur.

Nos travaux essentiellement qualitatifs portent particulièrement sur l’évolution du gouvernement des entreprises qui utilisent un capital humain fortement autonome (laboratoires de recherche, institutions financières, etc.) pour comprendre comment celui-ci participe au gouvernement de l’entreprise de manière à valoriser leur capital humain.

3_Fondements et avenir de la participation des salariés à la gouvernance

La participation des salariés à la gouvernance des entreprises est un thème de recherche historique de l’IFGE.

Il s’agit de comprendre comment les salariés sont intégrés dans des schémas de participation à la fois économique et financier mais également via une implication directe dans les conseils d’administration (ou de surveillance).

Cet enjeu de la participation des salariés à la gouvernance des entreprises est essentiel pour réguler les tensions entre capital financier et capital humain.

Témoignage

Pascale Levet

Directrice Lab’ho ADECCO

Face à la complexification croissante des décisions, les cadres d’analyse développés par l’IFGE permettent de réduire la distance entre un « savoir savant » destiné à une élite et le vécu quotidien des acteurs souvent noyés par une connaissance diffuse et faiblement théorisée.

La recherche
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