Comment les entreprises géantes déforment la bourse ?

On croit parfois que notre économie a été transformée grâce à la Bourse, parce que les entreprises ont pu se financer en capital. A partir des données de la base GEF/IFGE, ce cahier montre qu’il n’en est rien.

Sur la période 1992-2010, la Bourse a essentiellement profité à une soixantaine d’entreprises qui, en absorbant le capital, sont devenues des sociétés géantes. L’économie de marchés financiers a encouragé la concentration économique et accru la taille de certaines entreprises dans des proportions inédites.

On assiste à un décrochage croissant entre ces entreprises géantes et les entreprises moyennes. Cela crée aussi une illusion d’optique car les entreprises géantes déforment les analyses que l’on peut tirer des évolutions récentes. C’est ce que nous appelons l’effet Gulliver.

Contact : Pierre-Yves Gomez – gomez@em-lyon.com

Pour télécharger :  Cahier preuves à l’appui N1 2012

A la source de la contre-productivité

Pierre-Yves Gomez s’interroge dans sa chronique sur la source de la contre-productivité et montre que le modèle actionnarial de gouvernance des entreprises s’avère dans certaines circonstances destructeur de valeur.

Pour télécharger : Le Monde_01-2012

L’entreprise dans tous ses états

Le programme des séminaires de la saison 2011-2012 est le suivant :

1ère séance – Jeudi 20 octobre

Thomas Le Roux (chargé de recherche CNRS CRH, Paris) « Industrie, expertises et pollution, France 1750-1850 »

2e séance – Jeudi 24 novembre

Marie-Agnès Dequidt (docteure université Paris-Est Créteil, chercheuse associée au CRHEC).
« Entreprise, industrie ou artisanat ? L’horlogerie parisienne au XVIIIe siècle »

3e séance – Jeudi 15 décembre

Anne Dalmasso (professeure université Pierre Mendès France Grenoble 2,
LARHRA)
« Des PME aux groupes. Le cas de Neyrpic/Alstom Hydro (1917-2006) »

4e séance – Jeudi 12 janvier

Eugénie Briot (maître de conférences université Paris-Est Marne-la-Vallée, IRG) « Stratégies et pratiques managériales des parfumeurs parisiens au XIXe siècle »

5e séance – Jeudi 9 février

Francesco Garufo (docteur université de Neufchâtel-UTBM, post-doctorant au LARHRA) « Immigration et horlogerie : politique d’engagement, recrutement et intégration des travailleurs migrants dans une industrie cartellisée
(1930-1980) »

6e séance – Jeudi 15 mars

David Lambert (docteur université Paris-Sorbonne Paris IV, chercheur associé au FRAMESPA, Toulouse) « Des Lyonnais en Tunisie : portrait d’un groupe entre puissance économique et influence politique »

7e séance – Jeudi 5 avril

Boris Gehlen (chercheur Zentrum für Historische Grundlagen der Gegenwart, université de Bonn) « Interest Groups and Regulation in Germany, 1871-1935 » (intervention en anglais)

Les séances auront lieu à l’Institut des sciences de l’homme (ISH),
14 avenue Berthelot, Lyon 7e, de 17 h à 19 h, salle A. Frossard.

Séminaire ouvert à tout public
Contact :
herve.joly@ish-lyon.cnrs.fr
http://larhra.ish-lyon.cnrs

Pour télécharger : seminaire histoire des entreprises programme 2011-2012

A qui a profité la financiarisation ?

Pierre-Yves Gomez publie une tribune dans le numéro 40 de la revue Analyse Financière, il s’interroge sur les acteurs qui ont bénéficié de la financiarisation. Retrouvez également le point de vue de Caroline Weber.

Pour télécharger : Gomez-Weber 2011

Méfiance et conflits d’intérêts

Pierre-Yves Gomez revient dans sa chronique mensuelle sur la nouvelle mode en matière de gouvernance des entreprises : les conflits d’intérêts. Il montre que loin de chercher l’absence de conflits d’intérêt, la gouvernance constitue précisément à trouver des solutions pour les résoudre.

Pour télécharger : 2011-03-Le_Monde_Economie

Lancement officiel du CPR sur le contrôle interne

Ce Cahier pour la Réforme est un outil de synthèse sur le rôle que peut jouer le contrôle interne dans la gouvernance des entreprises. Son objectif est de présenter les débats sur la relation entre la logique de contrôle des activités de l’entreprise et l’exercice de la gouvernance au sens large du terme.

Le professeur Pierre-Yves Gomez présente le cahier le mercredi 6 avril 2011 de 8h à 10h au Palais du commerce-place de la Bourse (Salle Tony Garnier).

Lancée à l’initiative de Lyon Place Financière et tertiaire, ce cahier pour la réforme est articulé autour de 5 questions :

Question 1 : Est-il nécessaire de définir a priori un périmètre des risques ?
Question 2 : Le contrôle interne constitue-t-il un frein à la culture entrepreneuriale ?
Question 3 : Quel périmêtre de consolidation des risques ?
Question 4 : Le contrôle interne donne-t-il une image juste de l’entreprise ?
Question 5 : Le contrôle interne peut-il se passer de l’éthique ?

Chaque question a été préparée par les membres de la commission puis discutée durant les sessions de travail. Ce cahier présente une synthèse des discussions et des débats. Pour chaque question, on trouvera la même présentation : les controverses évoquées, des analyses et des propositions.

contact : perrier@em-lyon.com

Pour télécharger : controle interne IFGE

Contrôle interne et gouvernance d’entreprise

Le contrôle interne suppose de délimiter et surveiller les risques tandis que l’activité entrepreneuriale consiste à prendre des risques, à tous les niveaux de l’entreprise. Ces deux exigences créent des tensions mais aussi des opportunités pour l’organisation. Ce Cahier n’a pas pour vocation de décrire le contenu, les techniques et les pratiques de contrôle interne des risques, mais de proposer une réflexion sur la manière dont le contrôle interne reflète et participe pleinement à la gouvernance de l’entreprise.

Une commission de travail s’est réunie dans le cadre de Lyon Place Financière et Tertiaire entre septembre 2008 et juin 2009 pour approfondir ces questions. Animée par Pierre-Yves Gomez, directeur de l’IFGE/EMLYON Business School, elle était composée de responsables du contrôle interne d’entreprises cotées ou non et intervenant dans différents secteurs d’activité, d’avocats et de consultants. L’objectif de la commission n’était pas d’échanger sur des problèmes organisationnels et techniques de contrôle interne, mais de s’interroger sur la place du contrôle dans la gouvernance des entreprises avec une opposition clé : contrôle des risques vs délégation de prise de risques.

La réflexion s’est articulée à partir de 5 questions, définies lors des premières rencontres de la commission comme étant susceptibles de cerner le sujet.

Question 1 : Est-il nécessaire de définir a priori un périmètre des risques ?
Question 2 : Le contrôle interne constitue-t-il un frein à la culture entrepreneuriale ?
Question 3 : Quel périmêtre de consolidation des risques ?
Question 4 : Le contrôle interne donne-t-il une image juste de l’entreprise ?
Question 5 : Le contrôle interne peut-il se passer de l’éthique ?

Chaque question a été préparée par les membres de la commission puis discutée durant les sessions de travail. Ce cahier présente une synthèse des discussions et des débats. Pour chaque question, on trouvera la même présentation : les controverses évoquées, des analyses et des propositions.

Contact : gomez@em-lyon.com

Télécharger : CPR controle interne 2010

Thèse de Melyan Mendy sur le gouvernement des entreprises en Afrique

Pour télécharger : THESE Melyan Mendy

Partant d’une part, du constat selon lequel tous les travaux sur le gouvernement des entreprises considèrent que la propriété de l’entreprise (actionnariale ou symbolique) est le fondement de la souveraineté et donc de la légitimité du dirigeant et d’autre part, du fait que trois définitions de la propriété coexistent au Sénégal, ce travail cherche à établir comment un dirigeant légitime ses pratiques en matière de gouvernement des entreprises dans le contexte sénégalais de multi-références à la notion de propriété.

En effet, sa position de carrefour des civilisations du monde donne au Sénégal une pléthore de mécanismes de régulation des affaires et un large éventail de sources de droits de propriété. Compte tenu de ces multiples références à la propriété comment peut-on définir le gouvernement des entreprises au Sénégal ?
 
L’objectif est d’observer la rationalité qui est en œuvre dans les pratiques de gouvernement des entreprises sénégalaises en particulier et africaines en général.

Pour ce faire, l’évolution des pratiques de gouvernement des hommes dans les entreprises africaines est questionnée et suivie pas à pas pour identifier, décrypter, décrire et analyser les référentiels sur lesquels les dirigeants des entreprises africaines s’appuient pour justifier leurs pratiques des entreprises.

Nous avons privilégié l’analyse des représentations des dirigeants des entreprises sénégalaises. Les données du terrain ont montré que les pratiques au Sénégal sont le résultat de bricolages que les dirigeants des entreprises effectuent en puisant dans les différents modèles de gouvernance se référant à des formes de propriété différentes, les éléments qui les arrangent.

Cet « arrangement » institutionnel définit des hybridations par emprunts sans aboutir à un modèle hybride unique. C’est un bricolage qui concilie l’efficacité économique et la solidarité communautaire ou clanique en formalisant les pratiques fondées sur la confiance et le contrôle (la première n’excluant pas le dernier).

On est non pas en présence d’un nouveau modèle de gouvernement d’entreprise mais d’une matrice de pratiques de gouvernement d’entreprise qui se voit assigner un rôle paradoxal.

D’une part, il en émerge un champ de pratiques inédites, d’autre part, cette matrice fait entrevoir le maintien de pratiques s’appliquant souvent de manière isolée selon les situations de gestion.

Mots-clés : Gouvernement des entreprises, Afrique, Sénégal, propriété, dirigeants, modèles mentaux, logiques de justification, changement institutionnel, hybridation, représentations, pratiques.

Membres du jury :

 
Monsieur Amadou Lamine DIA, Professeur des Universités, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Directeur de thèse.

Monsieur Pierre-Yves GOMEZ, HDR-ED.SEG Université de Lyon, EM Lyon Business School, Directeur de thèse.

Madame Isabelle HUAULT, Professeure des Universités, Université Paris-IX Dauphine, Rapporteur.

Monsieur Yvon PESQUEUX, Professeur des Universités, Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) de Paris, Rapporteur.

Monsieur Peter WIRTZ, Professeur des Universités, Université Lumière Lyon 2, Président du Jury.

Pour télécharger :

IFGE à la 30ème session nationale de INTEFP

L’INTEFPP organise chaque année une session nationale à laquelle elle convie des décideurs institutionnels et acteurs sociaux pour travailler sur des thèmes stratégiques. Cette année le thème porte sur la gouvernance au sein des entreprises et des territoires.

IFGE intervient lors de la dernière journée de la session organisée à Nantes le 5 mai 2010 sur le thème du travail dans les entreprises néolibérales. L’intervention de Thibault Daudigeos et Bertrand Valiorgue a pour objectif de mettre en évidence les grands changements en matière de gouvernance des entreprises qui nécessitent de repenser la manière dont la ressource humaine est mobilisée.

Ils montrent également que les nouvelles modalités de gouvernance et l’individualisation croissante du travail necessite de repenser les modalités et finalités du dialogue social.

 Plus d’information sur l’INTEFP

 

Pour télécharger : 2009_sn_plaq_sess_30

Penser le travail dans l’entreprise néolibérale

Ces trente dernières années ont été marquées par d’importantes évolutions dans la mobilisation de la ‘ressource humaine’ par et dans les entreprises. Personne ou presque ne remet en cause le fait établi et maintes fois illustré selon lequel l’entreprise contemporaine n’aurait qu’un lointain rapport avec la fabrique taylorienne du XIXème siècle, ou la bureaucratie étouffante des années d’après guerre. Le modèle de l’entreprise de ce début de siècle « est censé consacrer la fin des hiérarchies, de l’arbitraire patronal, de la surveillance et du contrôle strict. L’avènement de la coopération, de la participation, de la responsabilité et de la décentralisation sont célébrés à grand renfort d’études sociologiques » (Courpasson, 2000, p. 15). Nulle part mieux que dans l’entreprise, l’initiative, la compétence, le volontarisme, le développement personnel et la prise de risque ne seraient récompensés et valorisés comme des qualités incontournables (Coutrot, 1999).
    
Cette représentation humaniste et libérale de l’entreprise occulte pourtant une large part des conditions dans lesquelles les salariés évoluent dans la réalité. L’actualité illustre avec tous les excès journalistiques qui accompagnent le fonctionnement de nos démocraties avancées que l’entreprise est aussi un lieu d’exclusion et de souffrance (Dejours, 1994, 2007, Dejours et Bègue, 2009). Burn out, dépression, suicides, actes de vandalisme, explosion des maladies professionnelles… le fonctionnement réel des entreprises est loin de correspondre à l’idéal humaniste et libéral décrit par de nombreux travaux (Aubert et Gaulejac, 2007). La vie en entreprise ressemble, pour beaucoup, à une épreuve à l’issue incertaine. La violence des échanges et la dureté des conditions amènent plus d’un salarié à prendre la parole et faire part d’une réelle souffrance au travail. Souffrance qui se manifeste çà et là par l’apparition de comportements violents à l’égard des entreprises, de leurs représentants ou tout simplement contre l’outil de production. Cette situation de conflits, de souffrance, d’insatisfaction, de malaise au travail n’est historiquement pas nouvelle, bien évidemment, il s’agit même pour certains d’une constante dans le fonctionnement des entreprises (Lordon, 2008). Néanmoins depuis au moins la fin de la seconde guerre mondiale, les relations que les entreprises entretenaient avec leurs salariés, sans être exemptes de tensions et d’insatisfactions, semblaient faire l’objet d’une certaine régulation. Les entreprises avaient trouvé avec leurs partenaires sociaux un ensemble de règles et de structures permettant de canaliser les conflits et traiter les revendications des salariés (Castel, 1995 ; Reynaud, 1982, 1995 ; Boyer et Fressenet, 2000). La thèse que nous défendons ici est que les entreprises contemporaines ne génèrent pas forcément un plus grand nombre de situations conflictuelles et d’insatisfactions mais qu’elles ne disposent plus des moyens et dispositifs pour traiter la souffrance et l’insatisfaction au travail. C’est cette souffrance et cette insatisfaction qui, ne faisant l’objet d’aucun traitement, exaspèrent les salariés et les amènent à une « prise de parole » en dehors des instances classiques de la régulation sociale. Pour le dire autrement, la souffrance et la violence au travail dans les entreprises révèlent moins la dureté du régime capitaliste contemporain que les difficultés que rencontrent les entreprises pour traiter les attentes et revendications des salariés.
  
Dans cet article, nous proposons de développer un point de vue gestionnaire sur la souffrance et la violence au travail. Alors que ce sujet occupe de nombreux sociologues, économistes et autres chercheurs en sciences sociales peu de travaux sont issus des sciences de gestion et en particulier du management stratégique. La chose est finalement assez paradoxale puisque les changements à l’origine d’une ‘souffrance et d’un malaise’ au travail prennent bien souvent leurs origines dans des ‘mouvements stratégiques’ qui ont pour but d’améliorer la position concurrentielle et le processus de création de valeur de l’entreprise. Sujets de prédilection des sciences de gestion s’il en est. Les sciences de gestion en général et le management stratégique en particulier restent relativement discrets sur les impacts des mouvements stratégiques sur l’organisation du travail et le ressenti des individus dans les entreprises contemporaines. Face à ce constat, toute l’ambition de cet article consiste à proposer quelques pistes de réflexion afin d’appréhender l’impact des grandes transformations stratégiques vécues par les entreprises ces 30 dernières années sur l’organisation du travail et les individus. Il s’agit de donner à voir via un jeu de propositions l’impact des ces mouvements sur le corps social de l’entreprise et de montrer que ces transformations, parce qu’elles sont politiquement insuffisamment accompagnées, sont à l’origine d’une résurgence de la violence et d’une forme de malaise au travail.
  
Pour ce faire, nous proposons et développons dans un premier temps une définition de l’entreprise et de son fonctionnement (I). A partir de cette définition, nous abordons les transformations auxquelles les entreprises contemporaines font face en matière de gouvernance et de management, transformations qui vont toutes dans le sens d’une amélioration de la position stratégique et de la création de valeur. Nous montrons que toutes ces transformations tendent à définir un nouvel idéal-type d’entreprise que nous qualifions à la suite d’un certains nombre d’auteurs de néolibérales (II). Nous exposons ensuite comment ces transformations affectent les individus et génèrent potentiellement plus de violence et de souffrance au travail (III). Nous concluons en soulignant la nécessité d’une régénération du politique afin de mieux traiter les attentes du corps social et légitimés les choix et manœuvres stratégiques effectués par les entreprises.

 

Pour télécharger : heuristique de la violence dans l’entreprise neoliberale

Une incroyable myopie

Pierre-Yves Gomez revient sur la myopie des élites qui peuvent rester enfermées dans leurs modèles, faute de culture alternative pour être capables de penser un changement pourtant devenu incontournable.

Pour télécharger : alternatives_economiques_janvier2010

Référentiel pour une gouvernance raisonnable des entreprises. Rapport au conseil d’administration de MiddleNext

« Après avoir pris en compte les nombreux textes de référence, il nous est apparu que la communauté des affaires a besoin de retrouver les fondations de la gouvernance d’entreprise. Celles-ci permettraient de donner un langage commun à ceux qui se préoccupent de gouvernance et de recadrer les problèmes spécifiques qu’elle pose à chaque type d’entreprise. Sur cette base, on pourra formuler ou reformuler les règles de bonnes conduites adaptées, ou évaluer celles qui existent déjà.

Le présent rapport présente un référentiel pour la gouvernance valable pour tous types d’entreprises. Ce référentiel pose les principes généraux d’une gouvernance raisonnable et permet de situer les problèmes de gouvernance propres aux différents types d’entreprises. Chaque association représentative voire chaque entreprise pourra, si elle accepte le cadre, définir à sa convenance les règles qui lui semblent les plus adaptées à la situation de gouvernance qui la caractérise, tout en restant cohérente avec les principes généraux d’une gouvernance raisonnable.

Le référentiel pour une gouvernance raisonnable constitue, finalement, une boîte à outils laissant à ses utilisateurs le soin de définir librement et de manière pragmatique les règles pour résoudre les problèmes de gouvernance particulières auxquels ils sont confrontés. »

Pierre-Yves Gomez

Pour se procurer le référentiel, cliquez ici

Recherche intervention pour le Groupe EDF

L’objectif de cette recherche intervention est de comprendre l’émergence de conflits et mouvements sociaux au moment où EDF est paradoxalement engagée dans une phase active de dialogue social avec ses partenaires.

De manière plus précise, il s’agit de comprendre les origines de ces conflits et mouvements sociaux avec un travail d’analyse portant plus spécifiquement sur des variables institutionnelles, organisationnelles et individuelles.

EDF a d’ores et déjà conduit ou participé à de nombreux programmes de recherche rendant compte de la dynamique de changement de l’entreprise et de la façon dont les rapports sociaux en ont été modifiés. Ces analyses ont mobilisé des grilles de lecture implicitement fondées sur les dimensions du ‘pacte fordien’ ; nous nous orientons ici sur un appareillage théorique qui se fonde sur une analyse critique de ce pacte et permet, a priori, de mettre en évidence les ruptures actuelles qui conduisent à l’apparition de mouvements sociaux et conflits parfois violents.

L’étude va comporter deux étapes successives et complémentaires.

Nous développerons dans un premier temps une grille d’analyse théorique susceptible d’aider à mieux comprendre l’émergence de conflits et mouvements sociaux dans les entreprises contemporaines. En effet, face à l’importance et la complexité des transformations en cours, il apparait important de disposer de modèles théoriques qui organisent le questionnement, sélectionnent les dimensions jugées pertinentes, hiérarchisent les variables et organisent les causalités.

Dans un deuxième temps, cette grille d’analyse sera appliquée au cas particulier d’EDF. Nous délivrerons un jeu de propositions susceptibles d’éclairer la situation d’EDF en matière de relations sociales.

Plus d’information : bertrand.valiorgue@gmail.com

 

Le rapport sur la publication du code MiddleNext

Troisième étape de ce processus didactique et pragmatique pour contribuer à une meilleure connaissance de la gouvernance des entreprises, l’IFGE a publié en novembre 2010 le premier Rapport sur l’utilisation du code MiddleNext. Ce texte présente une photographie des entreprises qui ont adopté le code. Son objectif n’est pas de vérifier si les recommandations ont été scrupuleusement suivies, mais de connaître en profondeur ces entreprises et la manière dont elles font référence au code.
 
La première partie du rapport décrit les entreprises ayant adopté le code de gouvernance MiddleNext, la seconde partie leur système de gouvernance, et la troisième partie l’usage du code tel qu’il est observable à partir de la lecture systématique des rapports annuels des sociétés.
 
Loin des idées reçues sur le CAC 40, on pourra lire une présentation objective des entreprises moyennes et petites (80% du marché boursier), qui permet d’échapper à ce que Pierre-Yves Gomez à baptisé « l’effet Gulliver ».

Pour télécharger : Rapport_2009_Code_Gouvernance_MiddleNext

Le code de gouvernance MiddleNext

L’IFGE a été étroitement associé à la réalisation du Code de gouvernance MiddleNext, publié en décembre 2009. Ce texte propose aux entreprises cotées des recommandations compatibles avec leur taille, leur structure de capital et leur histoire. Il développe l’esprit du « Référentiel pour une gouvernance raisonnable » élaboré en 2008 à l’IFGE et qui présente les principes fondateurs d’une gouvernance équilibrée.

Le code définit des règles simples et adaptées notamment à la gouvernance des petites et moyennes entreprises. Il aide surtout, dans une démarche de progrès plutôt que de normalisation, de s’interroger sur son fonctionnement d’une entreprise et de trouver les solutions adéquates. Il constitue à ce jour le code de référence près de 150 entreprises françaises cotées. Chaque année, un rapport sur l’usage de ce code est établi par l’IFGE et Middlenext.

Pour télécharger : Code_de_gouvernance_MiddleNext

Thèse de Thibault Daudigeos sur le rôle des experts fonctionnels dans la responsabilisation de l’entreprise néolibérale

Pour télécharger : Daudigeos_THESE

RENDRE L’ENTREPRISE NEOLIBERALE RESPONSABLE : ROLE DES LOGIQUES INSTITUTIONNELLES ET DES EXPERTS FONCTIONNELS
ETUDE DE LA GESTION DU RISQUE ACCIDENT DU TRAVAIL DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION

Comment les managers fonctionnels experts des enjeux sociaux (développement durable, environnement ou santé et sécurité),  participent-ils, dans les entreprises néolibérales, à l’institutionnalisation de la politique de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE)?

Nous faisons l’hypothèse que la conversion à la RSE n’est autre que la manifestation d’une exigence exacerbée de la société sur les grandes entreprises capitalistes. Nous suivons l’émergence de cette nouvelle logique institutionnelle pour le cas des accidents du travail dans le secteur de la construction. En menant une analyse lexicographique, à l’aide du logiciel Alceste, d’un corpus d’articles du Moniteur du Bâtiment et des Travaux Publics depuis 1906, nous montrons que la période 1997-2007 se caractérise par un traitement managérial du risque accident. Puis nous étudions comment cette nouvelle logique se réalise au sein des entreprises néolibérales. Nous formulons des propositions quant aux activités des experts fonctionnels des enjeux sociaux, par la mise en regard historique des littératures traitant du rôle des experts fonctionnels dans les organisations bureaucratiques et des traits caractéristiques de l’entreprise néolibérale. Nous analysons les activités de dix-huit responsables sécurité au travail dans des filiales de l’entreprise VINCI et identifions quatre rôles majeurs : ajustement mutuel avec les parties prenantes internes, travail à la frontière de traduction et de diffusion des rationalisations, organisation d’un circuit d’informations et mise en œuvre de la contrainte douce.

L’observation révèle une distance critique vis-à-vis de cette philosophie gestionnaire, un découplage entre performance réelle et performance communiquée et d’intenses luttes politiques fondées sur le contrôle de l’information. Les dimensions culturelles et politiques du travail d’institutionnalisation permettent l’imbrication entre institutions et routines organisationnelles. Nous mettons à jour les modèles des processus de réponse aux enjeux sociaux de la Corporate Social Responsiveness et soulignons les limites de fonctionnement de l’entreprise néolibérale en situation d’incertitude.

 

Membres du jury

 

Rapporteurs:
Madame Florence Palpacuer               Monsieur Franck Aggeri
Professeur des Universités                 Professeur, H.D.R.
Université Montpellier I                      Mines ParisTech

Suffragants :
Madame Eva Boxenbaum                   Madame Eve Chiapello
Associate Professor                           Professeur, H.D.R.
Copenhagen Business School             HEC Paris

Monsieur Alain Asquin                        Monsieur Christian Caye
Maître de Conférences                       Délégué au Développement Durable
Université Jean-Moulin Lyon 3             VINCI

Directeur de thèse
Pierre-Yves Gomez
Professeur, H.D.R
EM LYON

L’entreprise dans la démocratie, une théorie politique du gouvernement des entreprises

Pierre-Yves Gomez et Harry Korine, De Boeck, avril, 2009

Adaptation française fortement remaniée de l’ouvrage parue l’année dernière à Cambridge University Press, ce livre présente un panorama politique, historique et économique sur la nature et l’évolution du gouvernement des entreprises.

Il montre pourquoi et comment l’entreprise a pris une importance décisive dans l’organisation, la conduite et le devenir de nos sociétés.

Ce livre est destiné autant aux chercheurs qu’aux citoyens qui désirent comprendre en profondeur le rôle éminemment politique des entreprises dans le projet de société libérale. Et, incidemment, la raison de certaines crises…

   Pour commander le livre : www.amazon.fr

  Pour télécharger des extraits de l’ouvrage : Entrepreneur dans la démocratie extraits-livres-bv

Quelques règles pour la gouvernance des sociétés moyennes cotées

Pierre-Yves Gomez met en garde contre certains principes réducteurs et dépassés sur la gouvernance des entreprises.  II estime simpliste de vouloir imposer les modes de fonctionnement des grandes entreprises cotées à toutes les societés alors qu’elles ne représentent qu’une minorité. II montre également qu’il faut éviter de tomber dans la suspicion et la multiplication des contrôles pour éviter « une fuite en avant dans le formalisme ».

Pour télécharger : 2009-08 Le_Figaro_economie

IFGE accueille le séminaire estival de la Société Française de Management

Le séminaire fera le point sur deux questions :

1) L’enseignement et la recherche en management ont-ils contribué à provoquer la crise ? Ont-ils permis de la prévoir ou de la préparer ?

Dans un premier temps, le séminaire examinera si et en quoi l’enseignement et la recherche ont généré des comportements et des normes qui ont conduit à la crise. Il identifiera aussi si et comment l’enseignement et la recherche ont proposé des réflexions ou des pratiques qui, au contraire, permettent d’anticiper l’échec du régime de croissance précédent (financiarisation, etc.) et de préparer l’après‐crise. Il sera souhaitable, en effet, de ne pas se cantonner dans la dénonciation des carences ou, au contraire, dans l’indifférence adaptative vis‐à‐vis de la responsabilité de la recherche et de l’enseignement en management. Échanger sur ce qui a été fait durant la période précédant la crise permettra de tirer des leçons quant à l’influence de nos pratiques sur la réalité économique, politique et sociale.

 
2) Les crises économique et financière actuelles nécessitent-elles une mutation de la recherche et de l’enseignement du management ?

Dans un second temps, le séminaire s’interrogera sur les champs ou sujets de recherche et d’enseignement que la crise actuelle met en avant. D’autre part, il débattra des processus de recherche et /ou d’enseignement qui mériteraient d’être modifiées du fait de la crise, de leurs contenus, mais aussi de la manière de produire de la connaissance.

 

Plus d’information sur le site de la SFM

 

Pour télécharger : maquettes fm

Profiles of corporate governance in leading countries, the case of France

Les deux auteurs reviennent sur les spécifictés du gouvernement des entreprises en France. Ils effectuent tout d’abord un recensement des lieux commun en matière de governance des entreprises françaises. Puis ils présentent les principales tendances qui structurent l’évolution du gouvernement des entreprises françaises. Ils présentent en particulier les évolutions autour des pratiques réglementaires, la structure et les rôles des conseils d’administration ainsi que les droits des actionnaires.

 

Existe-t-il une règle pour le partage du profit ?

Répartir le profit en trois parts égales ? Une fausse bonne idée pour le professeur Pierre-Yves Gomez. Car les actionnaires ne sont plus une poignée d’individus tirant les ficelles en coulisses mais tout un chacun ou presque. Mieux vaudrait réfléchir à un mode de croissance moins dispendieux en capital.

Pour télécharger : 2009-usinenouvelle

Quel gouvernement d’entreprise après la crise ?

Pierre-Yves Gomez développe dans cet article les grandes tendances qui vont structurer le gouvernement des entreprises suite à la crise financière. Il montre que trois grands scénarios sont plausibles : le déni, le dépassement et l’appropriation sociale.

Pour télécharger : AlterEco scénarios

Le retour de la morale ?

Pierre-Yves Gomez a publié sa chronique mensuelle dans le Monde du 12/01/2009. Intitulé le retour de la morale ?, elle s’interroge sur un retour nécessaire à la morale en économie, face aux tentations de ne s’intéresser qu’à la confiance dans les affaires.

Pour télécharger : Le retour de la morale

De la bulle financière à la bulle de l’innovation

Dans le cadre de sa rubrique mensuelle dans le Monde Economie, Pierre-Yves Gomez a publié dans l’édition du 2 décembre un article intitulé « De la bulle financière à la bulle de l’innovation ». Il montre que la thèse du découplage entre l’économie financière et l’économie réelle n’est pas réaliste. La spéculation des entreprises sur l’innovation a été une source non négligeable de spéculation financière.

Pour télécharger : lemondenovembre2008gomez

Le Référentiel pour une gouvernance raisonnable des entreprises françaises (2008)

Publié en 2008 par Pierre-Yves Gomez, directeur de l’IFGE, ce document est un rapport au conseil d’administration de Middlenext sur les principes fondant une gouvernance raisonnable des entreprises. Il expose des critères objectifs pour radiographier la gouvernance d’entreprise. L’approche « politique » propre à l’IFGE consiste à donner des outils d’analyse permettant d’échapper aux généralités sur les « bonnes pratiques » pour pouvoir évaluer la gouvernance de chaque entreprise dans sa particularité.

Ce rapport, unique en Europe et traduit depuis en anglais (download: MiddleNext Governance_code), propose une vision non-dogmatique de la gouvernance construite autour de trois principes : la clarification des pouvoirs, la vigilance et l’efficacité dans la prise de responsabilité. Le référentiel constitue un document fondateur, source d’inspiration pour les entrepreneurs et acteurs de la gouvernance des entreprises.

Pour télécharger : Référentiel_pour une gouvernance raisonnaible

Entrepreneur and Democracy: a political theory of Corporate Governance

Pierre-Yves Gomez et Harry Korine, Cambridge University Press, mai, 2008, 328 p

Résumé

Cet ouvrage montre comment l’entreprise capitaliste est au cœur de la réalisation politique du projet libéral, depuis plus de deux siècles. L’idée dominante en sciences politiques oppose l’Etat au marché, dans la recherche d’un équilibre plus ou moins « libéral » ou « social démocrate ». Les sphères politique et économique sont soigneusement distinguées.

Dans cet ouvrage, nous montrons que cette conception est erronée parce qu’elle néglige le fait que l’entreprise est d’abord une organisation politique, sans doute la plus décisive pour nos sociétés modernes. La véritable articulation se situe donc entre Etat et entreprise. L’entrepreneur, entendu comme force orientant les énergies privées et autonomes par un projet économique est une figure indispensable pour que le projet libéral des Lumières ne reste pas une utopie de salon. De fait, l’analyse historique montre que l’émergence de l’entrepreneur coïncide avec et accompagne le déploiement de ce projet politique. Dans ce cadre, le rôle de l’Etat consiste à assurer une remise en cause permanente du pouvoir entrepreneurial pour respecter le principe de liberté individuelle. Il le fait par deux moyens : le marché, qui met les entreprises en rivalités ; et la démocratie qui légitime le pouvoir en le fractionnant. L’opposition Etat/ entreprise conduit donc à opposer deux forces : d’un côté, la direction entrepreneuriale qui a tendance à empêcher la dispersion des énergies des individus du fait de leur liberté, d’un autre côté, le fractionnement toujours accru du pouvoir dans la société moderne, destiné à interdire une concentration de ce pouvoir attentatoire à la liberté individuelle. De l’équilibre instable des deux forces opposées naît le gouvernement des entreprises comme moyen de discipliner les humains par la production économique. A partir de ce modèle assez simplement exprimé, le livre développe une thèse radicale sur l’évolution de nos sociétés : le déploiement du projet libéral a tendance à démocratiser tendanciellement le gouvernement des entreprises, depuis de siècles. Ainsi, il rend de plus en plus ténue la différence entre la légitimité de la Puissance publique (l’Etat) et celle des Puissances privées (les entreprises). On en arrive à conclure que l’affaiblissement de l’Etat face au « marché » qui est au cœur des débats aujourd’hui est une illusion. Le phénomène réel consiste en une absorption croissante des fonctions de l’Etat par les Entreprises, qui tendent ainsi à saturer tout le champ politique. Cette thèse est démontrée de manière rigoureuse en examinant les travaux des trois grandes disciplines qui ont abordées la question du gouvernement des entreprises : la philosophie politique, l’histoire et l’économie. Dans la première partie, nous examinons comment l’opposition entre la force entrepreneuriale et la fragmentation sociale s’inscrit dans la philosophie politique moderne, depuis le débat fondateur du libéralisme politique entre Hobbes et Locke et est à la racine du gouvernement légitime des entreprises capitalistes.

Dans la seconde partie de l’ouvrage, la plus ample, nous montrons que trois régimes principaux se sont succédés, depuis l’origine du capitalisme, pour constituer la référence établissant le « bon » gouvernement: d’abord le régime familial, puis le régime managérial, enfin le régime que nous appelons « public ». Cette évolution s’est traduit une démocratisation tendancielle du gouvernement des entreprises.

La troisième partie examine la question de l’impact de cette évolution sur la performance des entreprises. Nous confrontons en particulier notre grille de lecture à la théorie économique que le néolibéralisme a récemment promue. Nous montrerons pourquoi, à partir des années 1970, le gouvernement d’entreprise a été posé en termes de plus en plus financiers. En s’appuyant sur le pouvoir des actionnaires et de la finance, la théorie économique contemporaine n’a fait que reformuler le dilemme fondamental de la philosophie politique libérale : équilibrer la force entrepreneuriale qui unifie et la fragmentation sociale organisée par l’Etat.

Nous concluons l’ouvrage sur les évolutions futures prévisibles de l’entreprise capitaliste « totale », qui, en se globalisant, contourne la régulation publique et tend à absorber toute la société. Pour étayer nos analyses, nous avons cherché à éviter le tropisme culturel consistant à fonder une réflexion générale sur les données d’un seul pays ou d’une seule région. C’est pourquoi nous illustrerons nos propos en comparant systématiquement des données de quatre pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France.