On prend des femmes et on recommence

Pierre-Yves Gomez contraste l’avancée rapide de l’application de la loi Coppé-Zimmerman sur la parité dans les conseils d’administration des sociétés cotées avec la prudence législative concernant la représentation des salariés. Pourquoi ? La première contrairement à la seconde poursuit ou accentue la reproduction sociale au sein des institutions de gouvernance.

Pour télécharger : 2013-06 Le_Monde_Eco_et_Entreprise

Les patrons sont-ils trop payés ?

Pierre-Yves Gomez soulève la question de la justification de la rémunération des dirigeants des entreprises du CAC 40 qui se sont envolés malgré l’obligation depuis 2001 de les publier. Ce n’est donc pas le marché des dirigeants qui manque de transparence. C’est la hiérachie, d’où ils justifient leurs rétributions.

Pour télécharger : 2013-05-Le_Monde Eco Entreprise

La gouvernance des PME et PMI. Enquête APM/IFGE 2013.

L’Association pour le Progrès du Management (APM) et l’Institut Français de Gouvernement des Entreprises (IFGE) se sont associés pour réaliser un état des lieux du gouvernement des PME et PMI françaises non cotées. La présente étude a été menée au cours de l’année 2012 et, après celle de 2007, permet de dresser une nouvelle cartographie de la gouvernance des entreprises qui échappe au prisme des très grandes sociétés cotées.

L’enquête APM/IFGE est unique parce qu’elle se focalise sur les petites et moyennes entreprises, contrairement à la plupart des recherches sur le thème de la gouvernance qui privilégient les grandes sociétés cotées. L’objectif est de mieux connaître les pratiques et les structures propres à ces entreprises, leur réalité sociale et économique.

Contact : Sébastien Dérieux – derieux@em-lyon.com

Pour télécharger : Etude APM IFGE 2013

Les entreprises continuent à s’approprier le code de gouvernance MiddleNext

Publié en décembre 2009, le code de gouvernance MiddleNext a pour vocation de proposer aux entreprises cotées moyennes et petites des recommandations fondées sur une gouvernance « raisonnable » et compatibles avec leur taille, leur structure de capital et leur histoire.

Comme chaque année, MiddleNext a confié à l’IFGE l’analyse des entreprises qui se sont référées à son code de gouvernance pour l’exercice 2011. En donnant une image de la population des entreprises qui ont adopté le code MiddleNext, le rapport permet de mieux appréhender leurs caractéristiques, leurs systèmes de gouvernance et les problématiques que le code peut permettre de résoudre.

Le rapport décrit les entreprises ayant adopté le code MiddleNext et leurs systèmes de gouvernance. Il donne des détails sur la mise en œuvre concrète des recommandations du code MiddleNext. On observe en particulier une progression du nombre d’entreprises ayant mis en place un règlement intérieur pour leur conseil (85% en 2011 vs 48% en 2009) ainsi qu’une très nette augmentation du nombre de sociétés ayant mis en place une évaluation des travaux du conseil (62% en 2011 vs 31% en 2010).

« Nous sommes heureux de constater que les valeurs moyennes s’approprient de mieux en mieux le code MiddleNext » souligne Caroline Weber, Directrice générale de MiddleNext. Pour Pierre-Yves Gomez, directeur de l’IFGE, «année après année, on voit se dessiner le profil de gouvernance des entreprises moyennes et leur différence avec les entreprises du CAC40».

Pour télécharger : Rapport_2012_Code_Gouvernance_MiddleNext

Spanghero ou les dérives d’une coopérative agricole

Xavier Hollandts, Angela Sutan et Bertrand Valiorgue détaillent dans un article du Huffington Post les dérives de Spanghero, entreprise détenue par un groupe coopératif agricole et dont la gouvernance s’est éloignée des valeurs coopératives. En vendant de la viande de cheval achetée à l’étranger pour la revendre comme viande de bœuf, Spanghero a créé une vive polémique sur l’agroalimentaire et les tromperies commerciales.

Les entreprises continuent à s’approprier le code de gouvernance MiddleNext

Pour télécharger : Rapport_code gouvernance MiddleNext 2012

Publié en décembre 2009, le code de gouvernance MiddleNext a pour vocation de proposer aux entreprises cotées moyennes et petites des recommandations fondées sur une gouvernance « raisonnable » et compatibles avec leur taille, leur structure de capital et leur histoire.

Comme chaque année, MiddleNext a confié à l’IFGE l’analyse des entreprises qui se sont référées à son code de gouvernance pour l’exercice 2011. En donnant une image de la population des entreprises qui ont adopté le code MiddleNext, le rapport permet de mieux appréhender leurs caractéristiques, leurs systèmes de gouvernance et les problématiques que le code peut permettre de résoudre.

Le rapport décrit les entreprises ayant adopté le code MiddleNext et leurs systèmes de gouvernance. Il donne des détails sur la mise en œuvre concrète des recommandations du code MiddleNext. On observe en particulier une progression du nombre d’entreprises ayant mis en place un règlement intérieur pour leur conseil (85% en 2011 vs 48% en 2009) ainsi qu’une très nette augmentation du nombre de sociétés ayant mis en place une évaluation des travaux du conseil (62% en 2011 vs 31% en 2010).

« Nous sommes heureux de constater que les valeurs moyennes s’approprient de mieux en mieux le code MiddleNext » souligne Caroline Weber, Directrice générale de MiddleNext. Pour Pierre-Yves Gomez, directeur de l’IFGE, «année après année, on voit se dessiner le profil de gouvernance des entreprises moyennes et leur différence avec les entreprises du CAC40».

Existe-t-il un modèle féminin de management ? Analyse des femmes chefs d’entreprise au Sénégal

Melyan MENDY, chercheur associé à l’IFGE, publie un article analytique sur les pratiques de management des femmes chefs d’entreprise au Sénégal, pour poser la question du management féminin. A-t-il une particularité et représente-t-il un modèle féminin de management?

 

MENDY, Melyan. « Existe-t-il un modèle féminin de management ? Analyse exploratoire des discours et vécus des femmes chefs d’entreprise au Sénégal », Revue Camerounaise de Management, n°25, pp.35-48, Janvier-Juin, 2013.

Les femmes chefs d’entreprise évoluant dans le monde des affaires sénégalais contribuent largement au développement économique et social en tant que pourvoyeuses d’emplois et gestionnaires d’entreprises créatrices de valeurs. Même si la plupart des entreprises qu’elles dirigent relèvent du secteur informel, nombreuses sont les femmes qui sont aujourd’hui à la tête d’entreprises modernes sous la forme des sociétés à capitaux (SARL ou SA) exerçant dans les trois principaux secteurs d’activités économiques (primaire, secondaire et tertiaire). Ces femmes arrivent à concilier leurs responsabilités domestiques, familiales et professionnelles (en tant que femme, épouse, mère et chef d’entreprise) pour diriger des entreprises performantes dans un environnement très concurrentiel. Ainsi est-on amené à se demander si elles avaient développé un modèle de management des entreprises qui leur est propre. Les résultats de l’enquête exploratoire menée auprès des premières concernées montrent un nombre important de pratiques managériales propres aux femmes chefs d’entreprise qui portent les prémices d’un modèle féminin de management au Sénégal.

 

Nouveau livre de Pierre-Yves Gomez : Le travail invisible

Le nouvel ouvrage de Pierre-Yves Gomez permet de faire le lien entre le gouvernement d’entreprise et le travail.

Voilà trente ans que l’on nous fait la promesse d’une société où l’on ne travaillerait plus. Une société ludique, des loisirs sans fins, des subventions faciles. L’esprit de rente est l’opium du peuple. Un puissant narcotique pour gouverner une société indolente où des magiciens divertissent les travailleurs et les font disparaître. Le travail est devenu invisible. Pendant ce temps, les nouveaux capitaines du monde ont imposé leur pouvoir grâce à un savoir mystérieux et terriblement efficace, « la finance ».

Ils ont fait croire que l’on pouvait créer de la valeur à partir de rien. Et le piège spéculatif s’est refermé sur nous. Mais la solution se profile déjà . La crise du travail montre que les travailleurs aspirent à être reconnus, à trouver du sens à ce qu’ils font au quotidien, à en voir le résultat concret. Dans la vraie vie, le travail peut être pénible et fatiguant, mais il est aussi stimulant et enrichissant. Dans la vraie vie, le travail est vivant.

Ecrit pour le grand public, cet ouvrage sert déjà de référence pour les politiques d’innovation de grandes sociétés.

Pour voir des vidéos, lire des extraits du livre ou discuter avec l’auteur, rendez-vous sur le blog de Pierre-Yves Gomez en cliquant ici.

Thèse de Aurélien Eminet sur la sélection des administrateurs de sociétés dans les grandes entreprises françaises

Oligarchie et dynamique de professionnalisation – la sélection des administrateurs de sociétés dans les grandes entreprises françaises

Les principes et procédures de la sélection des administrateurs de sociétés, enjeux forts pour les acteurs du gouvernement des entreprises, sont très critiqués, notamment parce que les dirigeants les influenceraient à leur avantage. En réaction, un projet de professionnalisation de cette fonction émerge, auquel la littérature fait encore peu écho. En quoi cette professionnalisation modifie-t-elle la sélection des administrateurs et la donne politique du gouvernement des entreprises ?

Pour mieux appréhender cette autorégulation collective et institutionnalisée, nous intégrons à la littérature existante les apports de la sociologie des professions. Le cadre d’analyse proposé permet également de saisir la dynamique sociale contemporaine qui traverse l’élite économique.

Cette thèse montre que les normes professionnelles modifient l’équilibre des pouvoirs à l’intérieur des conseils et incitent au recrutement d’administrateurs qui y adhèrent. Alors qu’elles diminuent l’influence individuelle des dirigeants dans leur conseil, elles tendent à renforcer leur influence collective. Par ailleurs, tout en autorisant le maintien de représentations plurielles de la fonction d’administrateur, ce projet de professionnalisation produit des standards professionnels et de la cohésion sociale. Il relégitime l’élite économique en superposant à la sélection oligarchique des critères professionnels institutionnels.

Mots clés : gouvernement des entreprises, sociologie des professions, administrateurs, conseils d’administration, élite, sélection, professionnalisation.

Membres du jury :

David Courpasson – Directeur de thèse
Jean-Philippe Denis – Rapporteur
Bernard Leca – Rapporteur
Isabelle Huault – Suffragant
Peter Wirtz – Suffragant
Pierre-Yves Gomez – Suffragant

Pour télécharger la présentation de soutenance de thèse : Thèse Eminet soutenance powerpoint

IFGE invité à l’Assemblée Nationale

La commission des Lois de l’Assemblée nationale a décidé, lors de sa réunion du 18 juillet dernier, la création d’une mission d’information sur la transparence de la gouvernance des grandes entreprises.

La réunion constitutive de cette mission s’est tenue le 31 juillet 2012. Elle a désigné :

Mme Corinne Narassiguin, députée des Français établis hors de France (1ère circonscription), aux fonctions de présidente et de rapporteure ;

M. Philippe Houillon, député du Val-d’Oise, aux fonctions de vice‑président et de co‑rapporteur ;

M. Jean-Michel Clément, député de la Vienne, à celles de vice‑président.

La mission devrait organiser ses réflexions autour de plusieurs axes d’études :

1- La composition et le mode de fonctionnement des organes dirigeants des grandes entreprises (indépendance et responsabilité des mandataires sociaux, mandats croisés, place des femmes, représentation des salariés, rôle de l’État actionnaire ou régulateur, rôle des agences de notation et de l’Autorité des marchés financiers…) ;

2- La rémunération des dirigeants-mandataires sociaux des grandes entreprises (vote consultatif ou contraignant des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants-mandataires sociaux, clarification des modes de rémunération sous forme de stock-options, de distribution d’actions gratuites, de « retraites-chapeau », d’indemnités de départ et de non‑concurrence…)

3- La lisibilité de la stratégie des grandes entreprises à moyen et long termes (clarté et exactitude des rapports annuels, choix et évolution des méthodes de comptabilité, anticipation des difficultés des grandes entreprises et, par contrecoup, des petites et moyennes entreprises qui entretiennent avec elles des liens commerciaux et/ou financiers…).

Vous pouvez consulter l’intervention de Pierre-Yves Gomez et Aurélien Eminet à l’adresse suivante : http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=3607&synchro=1761568&dossier=12

20 ans d’évolution des conseils d’administration en France 1992-2010

Pour télécharger : Preuves à l’appui N3

Le troisième cahier de la série « Preuves à l’appui » présente une étude systématique de l’évolution des conseils d’administration en France des quatre catégories d’entreprises : géantes, grandes, ETI et PME entre 1992 et 2010. Cette étude permet de préciser certaines idées reçues sur les caractéristiques de la gouvernance des entreprises françaises. Les quatre principales idées qui ressortent de ce cahier, sont les suivantes :

1- La séparation des pouvoirs :

En 2010, les deux tiers des entreprises séparaient les fonctions de direction et de contrôle dans leur gouvernance. Cette évolution est une caractéristique forte depuis 20 ans.

2-Une faible représentation des parties prenantes :

L’évolution des conseils d’administration a favorisé une catégorie d’administrateurs professionnels extérieurs à l’entreprise plutôt que la représentation des différentes parties prenantes au sein du conseil. Sans surprise, le nombre d’administrateurs varie de 14,6 pour les géantes, à 11 pour les grandes et tombe à 8,5 pour les ETI et 6 pour les PME.

3- La place des femmes :

Le nombre d’administratrices a évolué lentement depuis 20 ans progressant de 4% à 6% dans les années 1990 pour s’établir à 10% en 2000 avec une accélération en cours. Les conseils des PME et des ETI, a fortiori lorsque ces entreprises sont familiales, sont beaucoup plus féminisés que ceux des très grandes entreprises. La loi Copé-Zimmermann va néanmoins changer profondément la donne.

4- Une élite d’administrateurs :

Les évolutions récentes ont maintenu une élite d’administrateurs essentiellement concentrée dans les entreprises géantes qui contrôlent elles-mêmes une part importante de l’économie.

Grâce au partenariat avec l’Institut de recherche MiddleNext et au soutien de PwC, de Financière de l’Echiquier et de fonds privés, ces cahiers sont mis gratuitement à disposition des enseignants-chercheurs, des médias et du public.

contact : perrier@em-lyon.com

La justesse du modèle économique libéral en question

Benjamin Chapas défend dans cet article, l’hypothèse que l’existence d’une intense controverse publique sur la rémunération des dirigeants est intimement liée aux ambiguïtés du modèle idéologique de référence (i.e. le modèle économique libéral).

Dans un univers de pensée où l’opportunisme des individus est la règle, l’objectif est d’insister sur les correspondances qui existent entre la crise de justification de la rémunération des dirigeants et l’ambivalence de la démonstration selon laquelle cette dernière révèle simplement le « prix » qui émane d’une confrontation entre une offre et une demande de travail managérial de haut niveau.

Pour cela, il montre qu’il existe des problèmes de validation empirique du modèle qui témoignent, en creux, d’une incapacité à sortir de l’« heuristique du pire » qui est au fondement du modèle économique libéral. Le débat qui entoure l’inflation des montants de la rémunération des plus hauts dirigeants permet d’illustrer ce point, au sens où il cristallise l’ensemble des difficultés qui se posent pour déterminer le « juste prix » des dirigeants dans un cadre libéral.

Pour plus d’information, cliquez ici

Gouvernance des organisations entre universalisme et contingence

Chaque année depuis 2002, cet événement est l’occasion de réunir les chercheurs qui s’intéressent à la gouvernance d’entreprise. Les précédentes éditions se sont déroulées successivement à Montréal, Mons, Strasbourg, Genève, Bordeaux, Florence et Metz.

Point de rencontre de nombreuses disciplines (principalement la stratégie, la finance, le droit et l’économie), la gouvernance d’entreprise peut faire l’objet de travaux scientifiques de grande qualité. Les chercheurs sont invités, en fonction de leurs domaines de compétence et centres d’intérêt, à adopter les cadres analytiques et méthodologiques qui leur conviennent. Le thème central choisi pour cette année est le suivant : La gouvernance des organisations entre universalisme et contingence.

En effet, initialement menée dans le contexte des très grandes entreprises cotées au capital dispersé (les entreprises dites « à la Berle et Means »), la recherche en gouvernance a donné lieu à un modèle qui a sous-tendu de nombreuses propositions de réforme au cours des années 1990. Progressivement, la recherche académique a étendu son champ d’investigation à d’autres types d’organisation (gouvernance des entreprises mutualistes et coopératives, la PME, gouvernance de l’entreprise familiale, gouvernance de l’entreprise en croissance, gouvernance associative, gouvernance des organisations à but non lucratif …). Cette diversité des champs d’application nécessite une interrogation critique quant à l’adéquation de l’appareil conceptuel dominant. Des approches alternatives ont commencé à être explorées. Avec une vingtaine d’années de recul et suite aux crises récurrentes de la première décennie du 21ième siècle, il est aujourd’hui légitime de s’interroger sur le statut du modèle initial, ainsi que des modèles concurrents et/ou complémentaires.

Soumission des papiers

Dans cet esprit, nous sollicitons des contributions d’un spectre très large, que ce soit en termes de champ disciplinaire (gestion, finance, économie, droit, sociologie …), de cadre théorique, de champ d’application (organisations particulières, systèmes nationaux de gouvernance, …) ou de positionnement méthodologique (méthodes quantitatives, qualitatives, historiques, critiques …)

Les papiers, rédigés en français ou en anglais, doivent être envoyés en format électronique (word ou pdf) à cig2012lyon@gmail.com avant le lundi 6 février 2012.

Le comité scientifique procèdera à l’examen des propositions. La décision d’acceptation ou de refus sera transmise dès le 30 mars 2012. L’acceptation définitive des communications sera subordonnée à l’inscription avant le 20 avril 2012 et à la présentation de la communication par l’un au moins des auteurs.

Responsables de l’organisation : 

  • Pierre-Yves Gomez, professeur – EM Lyon
  • Peter Wirtz, professeur – IAE Lyon

 
Pour toute information complémentaire : 
Site web de la conférence : http://www.aaig-asso.com/cig2012/
Courrier Electronique : cig2012lyon@gmail.com
Appel à communications : http://www.aaig-asso.com/cig2012/cig2012.pdf

Pour télécharger : CIG 2012

La firme géante, stade ultime du marché financier

Pierre-Yves Gomez revient sur le développement sans précédent des grandes entreprises qui concentrent une part croissante des capitaux. Pierre-Yves Gomez montre que contrairement a une idée reçue, ce n’est pas la main invisible des marchés qui gouverne ces entreprises, mais bien celle de leurs propriétaires et de leurs managers.

Pour télécharger : Le Monde Economie avril2012

Comment les entreprises géantes déforment la bourse ?

On croit parfois que notre économie a été transformée grâce à la Bourse, parce que les entreprises ont pu se financer en capital. A partir des données de la base GEF/IFGE, ce cahier montre qu’il n’en est rien.

Sur la période 1992-2010, la Bourse a essentiellement profité à une soixantaine d’entreprises qui, en absorbant le capital, sont devenues des sociétés géantes. L’économie de marchés financiers a encouragé la concentration économique et accru la taille de certaines entreprises dans des proportions inédites.

On assiste à un décrochage croissant entre ces entreprises géantes et les entreprises moyennes. Cela crée aussi une illusion d’optique car les entreprises géantes déforment les analyses que l’on peut tirer des évolutions récentes. C’est ce que nous appelons l’effet Gulliver.

Contact : Pierre-Yves Gomez – gomez@em-lyon.com

Pour télécharger :  Cahier preuves à l’appui N1 2012

A la source de la contre-productivité

Pierre-Yves Gomez s’interroge dans sa chronique sur la source de la contre-productivité et montre que le modèle actionnarial de gouvernance des entreprises s’avère dans certaines circonstances destructeur de valeur.

Pour télécharger : Le Monde_01-2012

Prix du meilleur papier pour Asma Fattoum

Ce consortium doctoral a été récemment créé par 5 business schools Européennes (HEC Paris, London Business School, Copenhagen Business School, Bocconi University et Imperial College).

Asma Fattoum a obtenu le premier prix pour l’excellence de ses travaux de recherche et ce parmi une vingtaine de doctorants venant des plus prestigieuses universités américaines et européennes.

Le papier se focalise sur le comportement du fondateur au moment où son entreprise entre en bourse.  En particulier, Asma regarde (1) comment il peut, à travers l’utilisation de certains mécanismes de gouvernance, garder le contrôle de son entreprise (2) quel est l’impact de l’utilisation de ces mécanismes sur la performance de l’entreprise ?

Les mécanismes auxquels le papier fait référence sont les droits de vote doubles, les pyramides et les pactes entre actionnaires. Les résultats montrent qu’utiliser ces mécanismes permet certes au fondateur de garder le contrôle, mais l’oblige en contrepartie de pratiquer une décote de son entreprise les premiers jours d’entrée en bourse (underpricing).

Pour plus d’informations sur SEI, https://sites.google.com/site/sei2011hec

L’entreprise dans tous ses états

Le programme des séminaires de la saison 2011-2012 est le suivant :

1ère séance – Jeudi 20 octobre

Thomas Le Roux (chargé de recherche CNRS CRH, Paris) « Industrie, expertises et pollution, France 1750-1850 »

2e séance – Jeudi 24 novembre

Marie-Agnès Dequidt (docteure université Paris-Est Créteil, chercheuse associée au CRHEC).
« Entreprise, industrie ou artisanat ? L’horlogerie parisienne au XVIIIe siècle »

3e séance – Jeudi 15 décembre

Anne Dalmasso (professeure université Pierre Mendès France Grenoble 2,
LARHRA)
« Des PME aux groupes. Le cas de Neyrpic/Alstom Hydro (1917-2006) »

4e séance – Jeudi 12 janvier

Eugénie Briot (maître de conférences université Paris-Est Marne-la-Vallée, IRG) « Stratégies et pratiques managériales des parfumeurs parisiens au XIXe siècle »

5e séance – Jeudi 9 février

Francesco Garufo (docteur université de Neufchâtel-UTBM, post-doctorant au LARHRA) « Immigration et horlogerie : politique d’engagement, recrutement et intégration des travailleurs migrants dans une industrie cartellisée
(1930-1980) »

6e séance – Jeudi 15 mars

David Lambert (docteur université Paris-Sorbonne Paris IV, chercheur associé au FRAMESPA, Toulouse) « Des Lyonnais en Tunisie : portrait d’un groupe entre puissance économique et influence politique »

7e séance – Jeudi 5 avril

Boris Gehlen (chercheur Zentrum für Historische Grundlagen der Gegenwart, université de Bonn) « Interest Groups and Regulation in Germany, 1871-1935 » (intervention en anglais)

Les séances auront lieu à l’Institut des sciences de l’homme (ISH),
14 avenue Berthelot, Lyon 7e, de 17 h à 19 h, salle A. Frossard.

Séminaire ouvert à tout public
Contact :
herve.joly@ish-lyon.cnrs.fr
http://larhra.ish-lyon.cnrs

Pour télécharger : seminaire histoire des entreprises programme 2011-2012

A qui a profité la financiarisation ?

Pierre-Yves Gomez publie une tribune dans le numéro 40 de la revue Analyse Financière, il s’interroge sur les acteurs qui ont bénéficié de la financiarisation. Retrouvez également le point de vue de Caroline Weber.

Pour télécharger : Gomez-Weber 2011

Aurélien Eminet et Zied Guedri lauréats du meilleur article sur la gouvernance

La revue CGIR est une publication américaine de renommée internationale spécialisée en gouvernement des entreprises. Son comité de rédaction a reçu 400 articles en 2010, dont seulement 38 ont été retenus pour publication.

L’article primé s’intéresse au rôle des comités de nomination au sein des conseils d’administration et par conséquent à son impact sur leur composition et le « marché » des administrateurs. Il s’agit d’un des premiers articles de recherche publié à ce jour sur ce thème. L’étude a porté sur 200 entreprises cotées en France sur la période 2001 /2004.

Pour Zied Guedri, « La mise en place de ces comités a un impact important sur les caractéristiques des administrateurs recrutés. Les entreprises dotées d’un tel comité ont tendance à recruter des administrateurs « actifs » alors que les autres choisissent de préférence des administrateurs « passifs ». La composition même du comité est à prendre en compte. Les comités dont le PDG de l’entreprise est membre ou qui sont composés en majorité de membres non-indépendants recrutent plutôt des administrateurs passifs. »

En conclusion, les deux chercheurs proposent des recommandations pour une gouvernance plus indépendante grâce à des mesures simples et déjà appliqués dans d’autres pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ainsi, dans ces deux pays, le PDG d’une entreprise cotée ne peut pas faire partie du comité de nomination de son conseil d’administration et ce comité doit être composé en majorité de membres indépendants.

 

Lien vers l’article

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8683.2010.00814.x/full

Méfiance et conflits d’intérêts

Pierre-Yves Gomez revient dans sa chronique mensuelle sur la nouvelle mode en matière de gouvernance des entreprises : les conflits d’intérêts. Il montre que loin de chercher l’absence de conflits d’intérêt, la gouvernance constitue précisément à trouver des solutions pour les résoudre.

Pour télécharger : 2011-03-Le_Monde_Economie

Lancement officiel du CPR sur le contrôle interne

Ce Cahier pour la Réforme est un outil de synthèse sur le rôle que peut jouer le contrôle interne dans la gouvernance des entreprises. Son objectif est de présenter les débats sur la relation entre la logique de contrôle des activités de l’entreprise et l’exercice de la gouvernance au sens large du terme.

Le professeur Pierre-Yves Gomez présente le cahier le mercredi 6 avril 2011 de 8h à 10h au Palais du commerce-place de la Bourse (Salle Tony Garnier).

Lancée à l’initiative de Lyon Place Financière et tertiaire, ce cahier pour la réforme est articulé autour de 5 questions :

Question 1 : Est-il nécessaire de définir a priori un périmètre des risques ?
Question 2 : Le contrôle interne constitue-t-il un frein à la culture entrepreneuriale ?
Question 3 : Quel périmêtre de consolidation des risques ?
Question 4 : Le contrôle interne donne-t-il une image juste de l’entreprise ?
Question 5 : Le contrôle interne peut-il se passer de l’éthique ?

Chaque question a été préparée par les membres de la commission puis discutée durant les sessions de travail. Ce cahier présente une synthèse des discussions et des débats. Pour chaque question, on trouvera la même présentation : les controverses évoquées, des analyses et des propositions.

contact : perrier@em-lyon.com

Pour télécharger : controle interne IFGE

Contrôle interne et gouvernance d’entreprise

Le contrôle interne suppose de délimiter et surveiller les risques tandis que l’activité entrepreneuriale consiste à prendre des risques, à tous les niveaux de l’entreprise. Ces deux exigences créent des tensions mais aussi des opportunités pour l’organisation. Ce Cahier n’a pas pour vocation de décrire le contenu, les techniques et les pratiques de contrôle interne des risques, mais de proposer une réflexion sur la manière dont le contrôle interne reflète et participe pleinement à la gouvernance de l’entreprise.

Une commission de travail s’est réunie dans le cadre de Lyon Place Financière et Tertiaire entre septembre 2008 et juin 2009 pour approfondir ces questions. Animée par Pierre-Yves Gomez, directeur de l’IFGE/EMLYON Business School, elle était composée de responsables du contrôle interne d’entreprises cotées ou non et intervenant dans différents secteurs d’activité, d’avocats et de consultants. L’objectif de la commission n’était pas d’échanger sur des problèmes organisationnels et techniques de contrôle interne, mais de s’interroger sur la place du contrôle dans la gouvernance des entreprises avec une opposition clé : contrôle des risques vs délégation de prise de risques.

La réflexion s’est articulée à partir de 5 questions, définies lors des premières rencontres de la commission comme étant susceptibles de cerner le sujet.

Question 1 : Est-il nécessaire de définir a priori un périmètre des risques ?
Question 2 : Le contrôle interne constitue-t-il un frein à la culture entrepreneuriale ?
Question 3 : Quel périmêtre de consolidation des risques ?
Question 4 : Le contrôle interne donne-t-il une image juste de l’entreprise ?
Question 5 : Le contrôle interne peut-il se passer de l’éthique ?

Chaque question a été préparée par les membres de la commission puis discutée durant les sessions de travail. Ce cahier présente une synthèse des discussions et des débats. Pour chaque question, on trouvera la même présentation : les controverses évoquées, des analyses et des propositions.

Contact : gomez@em-lyon.com

Télécharger : CPR controle interne 2010

Thèse de Benjamin Chapas sur les controverses générées par la rémunération des dirigeants

Pour télécharger : Thèse B_Chapas

La justification du « prix » des dirigeants dans l’idéologie libérale. Une interprétation girardienne de la controverse publique sur la rémunération des dirigeants (1989-2008)

La thèse de Benjamin Chapas porte sur la question de la rémunération des dirigeants de grandes sociétés cotées et, de manière plus précise, sur les problèmes de justification posés par certains montants et pratiques de rémunération. L’enjeu est d’étudier l’origine et la signification de la controverse publique sur le sujet en la mettant en rapport avec le modèle économique libéral qui dit que le « prix » du dirigeant est un simple prix de marché, soit le produit d’une confrontation entre une offre et une demande de travail managérial de haut niveau. En cela, notre objectif n’est pas de porter un jugement ou une simple évaluation sur la rémunération des dirigeants, mais de comprendre comment et en quoi la controverse étudiée fait problème, comment et en quoi elle interroge, en miroir, la nature et le fonctionnement des sociétés libérales. La démarche est donc « compréhensive », au sens où il s’agit de prendre appui sur le discours des acteurs de la controverse pour « déconstruire » un modèle de justification en apparence élémentaire, qui est aussi l’expression de l’idéologie dominante.

La thèse se compose de cinq chapitres.

Dans le premier chapitre, consacré à la présentation de l’épistémologie et de la méthodologie de notre recherche, nous commençons par rappeler que cette problématique nous situe dans le champ de la « sociologie de la critique » – qui analyse les conditions de la critique par le corps social et ses conséquences sur la dynamique des sociétés. Notre objectif est d’insister sur la nature essentiellement interprétative de notre travail, dans le cadre duquel il nous faut saisir la manière dont le sens commun fait prise avec la question de la rémunération des dirigeants à partir des « traces » que les acteurs ont laissées dans la presse écrite. Par suite, nous précisons quelles sont les règles d’une interprétation réussie dans cette perspective, c’est-à-dire fidèle aux transformations que les acteurs font eux-mêmes subir au dossier à travers leurs dires et/ou leurs actions. En veillant à ce qu’un retour sur le contenu de leurs arguments soit toujours possible, ce qui est crucial dans une optique compréhensive, nous montrons que cela passe par la création d’un « langage-pivot ». Soit un langage qui, à partir de la langue des acteurs et sur la base de recoupements qu’ils feraient naturellement entre des désignations a priori hétérogènes, rend possibles des opérations qui ne peuvent être menées sans aucune instrumentation étant donné la taille de notre corpus de textes (1041 textes). C’est ainsi qu’en ancrant notre méthode au cœur du raisonnement interprétatif, nous nous donnons la possibilité de faire prise avec les grandes tendances de la controverse publique et, partant, d’interpréter un phénomène qui est surprenant au regard de l’omniprésence du modèle économique libéral dans la sphère académique.

Car comme nous le montrons dans le chapitre 2, ce modèle laisse à penser, dans son épure théorique, que cette controverse n’a tout simplement pas lieu d’être ; le « prix » du dirigeant étant censé refléter fidèlement sa « valeur » en raison de la concurrence qui s’exerce sur le « marché des dirigeants ». Aussi, pour expliquer malgré tout l’existence de la controverse sur rémunération des dirigeants, nous posons une hypothèse : celle de l’inculture économique des acteurs. Cette hypothèse vient naturellement à l’esprit au regard de l’apparent décalage qui existe effectivement entre les troubles que cette problématique provoque au niveau social et la solidité du modèle économique libéral auquel se réfèrent la grande majorité des chercheurs qui travaillent sur la rémunération des dirigeants. C’est ainsi qu’après la présentation du modèle, au sein duquel la justification de la rémunération des dirigeants se voit fondée sur la reconnaissance de leurs performances relatives, nous montrons que l’on retrouve de nombreux indices, dans le discours des acteurs, de cette « solution libérale » au problème de la rémunération des dirigeants. Selon nous, cela ne signifie pas que les acteurs connaissent le modèle théorique, mais qu’ils n’ignorent pas ses mécanismes et se réfèrent implicitement à lui. Ce qui est néanmoins suffisant pour invalider l’hypothèse d’ignorance des acteurs et justifier que nous ayons à chercher ailleurs l’origine et les causes de la controverse publique sur la rémunération des dirigeants.

À cette fin, nous posons une nouvelle hypothèse de travail dans le chapitre suivant, celle des contradictions internes du modèle économique libéral. Cette hypothèse vient à son tour à l’esprit pour expliquer l’existence de la controverse après avoir montré que les acteurs n’ont de cesse de s’y référer. Aussi, pour la « tester », nous commençons par prendre appui sur un certain nombre de contradictions empiriques relevées dans la littérature savante. Cela afin de montrer qu’il est de prime abord difficile d’objectiver le lien entre rémunération des dirigeants et performance de l’entreprise. Sur cette base, nous faisons ensuite le constat que les acteurs de la controverse publique émettent des critiques qui ne sont pas étrangères aux arguments des théoriciens du « pouvoir managérial », qui voient dans ces contradictions la marque de la « non-réalisation » des promesses libérales. C’est ainsi que les uns et les autres estiment que, dans le cadre libéral, les problèmes sont notamment dus au fait que les dirigeants ont le pouvoir d’instrumentaliser les dispositifs d’incitation et de contrôle censés réguler leur opportunisme et garantir, par suite, que seuls les « meilleurs » d’entre eux sont récompensés. Ce qui, à nos yeux, signifie que la controverse sur la rémunération des dirigeants offre comme un « écho du savoir », au sens où l’on retrouve les difficultés sur lesquelles buttent tous les théoriciens qui, dans la perspective libérale, appréhendent la problématique de la justification de la rémunération des dirigeants sur la base d’une résolution (supposée) automatique par les « lois du marché ».

Dans le chapitre suivant, nous orientons alors l’analyse vers la compréhension des raisons pour lesquelles les acteurs continuent de se référer à un modèle qui est intrinsèquement problématique sur la question des rémunérations. Pour cela, nous testons l’hypothèse selon laquelle cet attachement n’est pas indépendant de la capacité de la pensée libérale à résister au défi posé par l’existence de ses contradictions internes en raison d’une croyance forte : celle selon laquelle ces dernières peuvent être dépassées dans un avenir plus ou moins proche. C’est ce que nous nommons « l’eschatologie libérale ». L’analyse du discours des acteurs nous permet ensuite de confirmer que cette « eschatologie libérale » joue comme une « compensation » par rapport aux problèmes de justification que posent certains montants et/ou pratiques de rémunération des dirigeants. Le fait que ce soit avec le marché, plutôt que sans, que les acteurs de la controverse comptent régler les problèmes de justification de la rémunération des dirigeants dans le futur est particulièrement significatif sous ce rapport. Selon nous, cela confirme qu’à l’instar des théoriciens du modèle économique libéral, les acteurs sont plus profondément attachés qu’ils ne le disent aux « valeurs » du libéralisme, qui semblent ainsi constituer le seul horizon « souhaitable » en dépit de tous les problèmes de régulation posés par l’opportunisme supposé des individus.

Dès lors, dans le dernier chapitre, nous tentons de dégager une interprétation plus générale de la controverse sur la rémunération des dirigeants. Ceci notamment pour savoir si les acteurs ne courent pas après une chimère en matière de justification de la rémunération des dirigeants, soit un idéal de justice « eschatologique » qui serait inatteignable. En nous fondant sur le modèle mimétique de René Girard, selon lequel le désir pour un objet se fait d’autant plus fort que ce dernier résiste à sa capture, nous montrons que cette hypothèse est d’autant plus crédible que les critères de la justice libérale semblent être en soi irréalisables – ce qui stimule le désir de justice des acteurs. Nous montrons alors que le mouvement régulier des « scandales » auquel nous assistons en matière de rémunération des dirigeants se présente comme l’aboutissement logique de cette ruse de la raison… Les acteurs y trouvant de quoi nourrir l’impression que les efforts qu’ils fournissent pour obtenir la justice ne sont pas vains même si cela se paie au prix d’une injustice qui, pour sa part, se méconnaît.

Dans la conclusion de ce travail, nous tirons alors les enseignements sur la manière dont la controverse se structure autour de la « bouc-émissarisation » régulière de certains dirigeants. Phénomène à travers lequel on redécouvre que « partout et toujours, lorsque les hommes ne peuvent pas ou n’osent pas s’en prendre à l’objet qui motive leur colère [ici, des rémunérations jugées trop élevées], ils se cherchent inconsciemment des substituts, et le plus souvent ils en trouvent » (Girard, 2001, p. 60). Comme René Girard l’a montré, l’innocence ou la culpabilité du dirigeant n’a pas vraiment d’importance ici. En effet, c’est uniquement le recours au mécanisme social de désignation d’une victime expiatoire pour que l’illusion de justice soit conservée qui nous intéresse. Cela met en évidence que la controverse sur la rémunération des dirigeants fait émerger des structures de régulation sociale à l’intérieur du cadre libéral. Mais des structures de régulation qui sont, pour ainsi dire, très loin de répondre aux fondements de la pensée libérale, historiquement construite sur l’utopie humaniste d’une société de justice fondée sur la liberté individuelle et l’absence de violence. Ce qui trahit, in fine, l’incapacité de la société libérale à assurer et assumer les conditions de la modernité qui la fonde, la violence faite au « dirigeant-bouc-émissaire » pour maintenir l’idéal libéral de justice sociale relevant, au contraire, d’une logique propre aux sociétés archaïques telles qu’étudiées par René Girard.

Composition du jury:

M. Alain ALCOUFFE, Professeur, Université Toulouse 1, Rapporteur
M. Bernard BAUDRY, Professeur, Université Lumière Lyon 2
M. Olivier FAVEREAU, Professeur, Université Paris X, Rapporteur
M. Pierre-Yves GOMEZ, Professeur, EM Lyon, Directeur de thèse

Thèse de Melyan Mendy sur le gouvernement des entreprises en Afrique

Pour télécharger : THESE Melyan Mendy

Partant d’une part, du constat selon lequel tous les travaux sur le gouvernement des entreprises considèrent que la propriété de l’entreprise (actionnariale ou symbolique) est le fondement de la souveraineté et donc de la légitimité du dirigeant et d’autre part, du fait que trois définitions de la propriété coexistent au Sénégal, ce travail cherche à établir comment un dirigeant légitime ses pratiques en matière de gouvernement des entreprises dans le contexte sénégalais de multi-références à la notion de propriété.

En effet, sa position de carrefour des civilisations du monde donne au Sénégal une pléthore de mécanismes de régulation des affaires et un large éventail de sources de droits de propriété. Compte tenu de ces multiples références à la propriété comment peut-on définir le gouvernement des entreprises au Sénégal ?
 
L’objectif est d’observer la rationalité qui est en œuvre dans les pratiques de gouvernement des entreprises sénégalaises en particulier et africaines en général.

Pour ce faire, l’évolution des pratiques de gouvernement des hommes dans les entreprises africaines est questionnée et suivie pas à pas pour identifier, décrypter, décrire et analyser les référentiels sur lesquels les dirigeants des entreprises africaines s’appuient pour justifier leurs pratiques des entreprises.

Nous avons privilégié l’analyse des représentations des dirigeants des entreprises sénégalaises. Les données du terrain ont montré que les pratiques au Sénégal sont le résultat de bricolages que les dirigeants des entreprises effectuent en puisant dans les différents modèles de gouvernance se référant à des formes de propriété différentes, les éléments qui les arrangent.

Cet « arrangement » institutionnel définit des hybridations par emprunts sans aboutir à un modèle hybride unique. C’est un bricolage qui concilie l’efficacité économique et la solidarité communautaire ou clanique en formalisant les pratiques fondées sur la confiance et le contrôle (la première n’excluant pas le dernier).

On est non pas en présence d’un nouveau modèle de gouvernement d’entreprise mais d’une matrice de pratiques de gouvernement d’entreprise qui se voit assigner un rôle paradoxal.

D’une part, il en émerge un champ de pratiques inédites, d’autre part, cette matrice fait entrevoir le maintien de pratiques s’appliquant souvent de manière isolée selon les situations de gestion.

Mots-clés : Gouvernement des entreprises, Afrique, Sénégal, propriété, dirigeants, modèles mentaux, logiques de justification, changement institutionnel, hybridation, représentations, pratiques.

Membres du jury :

 
Monsieur Amadou Lamine DIA, Professeur des Universités, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Directeur de thèse.

Monsieur Pierre-Yves GOMEZ, HDR-ED.SEG Université de Lyon, EM Lyon Business School, Directeur de thèse.

Madame Isabelle HUAULT, Professeure des Universités, Université Paris-IX Dauphine, Rapporteur.

Monsieur Yvon PESQUEUX, Professeur des Universités, Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) de Paris, Rapporteur.

Monsieur Peter WIRTZ, Professeur des Universités, Université Lumière Lyon 2, Président du Jury.

Pour télécharger :

La rémunération des dirigeants : principes, mode de calcul et nouvelles pratiques

La controverse soulevée ces dernières années devient l’occasion de rappeler les grands principes et le mode de fonctionnement de la rémunération des dirigeants :

– Quelles sont les contraintes juridiques ?
– Quelles sont les options offertes par les textes en terme de structuration ?
– Quels régimes fiscal et social pour chaque composante de la rémunération ?
– Quels sont les fondements de cette rémunération ?
– Quels sont les liens avec la performance de l’entreprise ?
– Quelles sont les évolutions récentes ?

Voici autant de questions autour desquelles nous vous invitons à échanger en présence d’intervenants spécialistes du sujet.

Intervenants :
Xavier Rollet, avocat, Landwell et associés
Céline Pero-Armetta, avocate, Landwell et associés
Benjamin Chapas, enseignant chercheur ESDES – chercheur associé IFGE
Aurélien Eminet, enseignant chercheur ESDES – chercheur associé IFGE

contact : aeminet@univ-catholyon.fr

Antecedents and consequences of the two-tier board structure, SMS 2010

The two-tier board structure departs from the traditional unitary board by instituting two distinct structures clearly separating the management function from the control function. Indeed, the two-tier board structure introduces on the one hand, a directorate, which consists primarily of a number of executives whose main responsibility is to assure the strategic management of the firm. On the other hand, the two-tier structure introduces also a supervisory board, which includes a number of non-executive directors who have three main tasks. First, they appoint, monitor and dismiss members of the directorate. Second, they are in charge of preparing the annual financial statement, which should be approved at the annual shareholders meeting. Finally, they have to control and approve all major strategic decisions, related for example to diversification, mergers, acquisitions, restructuring, or financing proposed by the directorate.

Comité de nomination, réputation et marché des administrateurs

Télécharger: Guedri Eminet CGIR 2010

A rich stream of research in organization theory and the sociology of corporate elites has challenged the perspective suggesting that directors who exercise their monitoring duty with due diligence are rewarded by the market for directors while those who do not accomplish this duty appropriately are sanctioned by the market.

Indeed, several empirical studies have shown that powerful individual CEOs influence the director selection process by pushing for the appointment of directors who are less likely to challenge their decisions and by denying nomination or reelection of directors who are likely to do so (Lorsch & MacIver, 1989; Shivdasani & Yermack, 1999; Zajac & Westphal, 1996). Such CEOs also facilitate the appointment of directors having similar sociological and demographic characteristics as themselves; since these directors are likely to exercise less stringent control (Westphal & Zajac, 1995).

Moreover, several empirical studies have indicated that social ties among members of the elite class have a higher predictive power on director appointment than director inclination to increase monitoring and control over management (Davis & Greve, 1997; Hermalin & Weisbach, 1998; Mizruchi, 1996; Palmer, 1983; Pettigrew, 1992). Faced with evidence indicating the inefficiency of the labor market for directors and in the context of shareholder capitalism in which shareholders’ demands for greater power are increasing (Davis & Thompson, 1994; Monks & Minow, 2004), it has been necessary to reform the way in which directors are appointed. In particular, various reports on corporate governance stressed the need to modify the process of director appointment through the creation of nominating committees within boards of directors (AMF, 2004; Bouton, 2002; Cadbury, 1992; Cuervo-Cazurra & Aguilera, 2004; The Combined Code, 2000; Vienot, 1995, 1999). The mission of these specialized committees is to define the profiles of directors needed on the board and to suggest future director candidates. The need to create nominating committees is in line with the logic established by agency theory (Fama, 1980; Jensen & Meckling, 1976), which underlines the need to separate the firm’s control and management functions. From this perspective, nominating committees should be able to reduce the influence of firm CEOs on the process of director selection. Despite the widespread presence of nominating committees on corporate boards, only a few studies have examined the impact of these committees on the functioning of the labor market for directors.

This paper attempts to fill this gap by examining whether the presence and the independence of nominating committees moderate the relationship between a candidate director’s reputation for increasing control over management and the number of his or her subsequent appointments. More specifically, we suggest that if nominating committees reduce the influence of the CEO on the process of director selection, then it is expected that director reputation for exercising monitoring duty with due diligence will be positively linked to director’s number of subsequent appointments to boards having a nominating committee. On the other hand, such reputation is expected to be negatively linked to or disconnected from director’s number of subsequent appointments to boards without a nominating committee; as the CEO’s influence on the selection process will hinder such appointments. However, the CEO may interfere in the designation of new directors if the nominating committee is not independent, for instance, if the CEO is a member of the nominating committee or if this committee is dominated by executive directors.

Therefore, it is likely that the stronger a director’s reputation for actively fulfilling the monitoring mission the larger the number of his or her subsequent appointments to boards in which the CEO is not a member of the nominating committee and to boards in which the nominating committee is dominated by non-executive directors. Conversely, such director’s reputation will be negatively linked to or decoupled from his or her number of subsequent appointments to boards in which the CEO is a member of the nominating committee and to boards in which the nominating committee is dominated by executive directors.

We examined the moderating impact of the presence and independence of nominating committees on the relationship between a director’s reputation and his or her number of subsequent appointments using a sample of 7,135 directoryear observations related to board members of 200 public French firms over the 2001–04 period. Our results indicate that the presence and the independence of nominating committees reinforce the link between director reputation for being active in monitoring the CEO and the number of subsequent appointments. These results highlight the conditions under which the labor market rewards directors fulfilling their monitoring duty with due diligence, and hence, provides incentives for directors to adopt valued behaviors and control practices.

 This paper contributes to the literature in several ways. First, this study extends previous research by highlighting the need to take into consideration the conditions under which directors nominating process occurs in order to fully understand the effect of reputation on the operation of the labor market for directors. Indeed, our results indicate that the outcome of the CEO-directors power struggle during candidate selection process, captured by the presence and independence of nominating committees, determines the extent of association between a director’s reputation and his or her future appointments. Therefore, our paper provides a possible explanation for the mixed results shown in previous studies that examined gain of appointments to boards without considering the selection context within boards. Indeed, a number of those studies have shown that external labor market rewards directors who exercise their monitoring duty with due diligence and sanctions directors who do not accomplish this duty appropriately. For instance, Coles and Hoi (2003) found that non-executive directors that rejected Pennsylvania Senate Bill 1310 antitakeover provisions are nearly three times more likely to gain new board seats than non-executive directors that retained all antitakeover provisions. Similarly, Fich & Shivdasani (2007) found that outside directors of firms accused of fraud bear a large decline in the number of their subsequent appointments. However, other studies have indicated that lax directors are not sanctioned by the external labor market and that, in some cases, they are actually rewarded with additional board seats. For example, Agrawal, Jaffe, & Karpoff (1999) found little evidence suggesting that directors of firms suspected or charged with fraud suffer a reputational impact reducing the number of their subsequent appointments, while Helland (2006) found that outside directors of firms facing class action lawsuits actually increase their net number of new board positions. Such mixed results may be attributed to methodological considerations such as differences in the way reputation was measured or in sample characteristics. They may, however, be also attributed to the failure to capture the impact of the power struggle between CEOs and directors occurring during the nomination process. Hence, the first contribution of this study is to take into account the balance of power between the CEO and directors, through the presence and independence of nominating committees, in uncovering the reputation-subsequent director appointments relationship. Second, this study extends previous research that has considered the moderating role of the context in which director nominations occurs. For example, Zajac andWestphal (1996) showed that the balance of power between the CEO and directors during the selection process, reflected by the ratio of outside directors, CEO/board chair separation, firm diversification, and CEO compensation design, moderates the impact of a director’s reputation and the likelihood of subsequent appointments. Our study extends Zajac and Westphal (1996) research by considering the moderating impact of another important dimension that defines the balance of power between CEO and directors in the selection process–the nominating committee. This dimension is particularly important since nominating committees, which are nowadays highly diffused across firms, lie at the heart of the directors’ selection process and are very likely to influence its outcome. Finally, this paper complements other studies that have examined the impact of nominating committees on director selection process and outcome. For example, Shivdasani & Yermack (1999) showed that when a focal CEO serves on the nominating committee or no nominating committee exists, firms appoint fewer independent outside directors and more gray outsiders with conflicts of interest. Our study extends Shivdasani and Yermack (1999) research by adopting a different level of analysis as well as an action-oriented operationalization of director reputation. More specifically, in this study we consider new board appointment at the individual level of analysis (vs. firm level) and we operationalize director reputation using the number of actual actions increasing control over management initiated by the director instead of directors’ potential conflict of interests (insider, outsider, gray).

This paper is structured as follows. First, we describe the role of director reputation in the operation of the labor market for directors. Next, we discuss how the introduction of nominating committees has brought about changes in the market for directors. Then, we present the moderating impact of the composition of nominating committees on the relationship between director reputation and the number of subsequent appointments. Next, we describe the empirical context and methodology we used to test our hypotheses and present the main results of our empirical study. We conclude by a discussion of major implications of our findings to agency and institutional theories.

Worhshop sur la gouvernance d’entreprise

La question de la participation des salariés au gouvernement de l’entreprise est une question qui prend une importance grandissante dans le débat public.

IFGE a développé de nombreux travaux et a publié en 2005 un premier Cahier pour la Réforme sur cette question. L’ambition de cet atelier est de faire le point sur les travaux les plus récents abordant les transformations de la gouvernance d’entreprise et plus particulièrement des conseils d’administration.

C’est à cet effet, qu’IFGE accueille les chercheurs de l’ESC Dijon dont les travaux touchent directement  à la gouvernance et à la composition des conseils d’administration.

Deux thèmes feront l’objet de présentation de chercheurs de l’IFGE et de l’ESC Dijon :

Thème 1 : Réseaux d’administrateurs et de dirigeants.

Thème 2 : Actionnaires actifs / engagés ? Les actionnaires salariés et les sociétaires.

Plus d’information et inscription : aeminet@univ-catholyon.fr